Consolidation de la paix au Kenya

Voix des communautés

Retrouvez les habitants de Sotik et de Borabu pendant 1 an dans leur chemin vers la paix après les violences postélectorales de 2007-2008 au Kenya. Cette vidéo raconte le processus de paix que les communautés mettent en place à leur niveau, leur accord de paix au niveau local, et s'engagent à ''ne plus jamais être les victimes de la manipulation des politiciens et leur champ de bataille."

La voix des communautés : forger une coexistence pacifique et construire la paix durable au Kenya. Produit par ACORD et également disponible sur Vimeo.

Modèle pour la paix sociale communautaire et la reconstruction


Le modèle pour la paix sociale communautaire et la reconstruction amène les communautés à négocier ensemble leur coexistence pacifique. Il ouvre un espace de dialogue dans lequel les personnes concernées aplanissent leurs différences et se mettent d’accord sur certains principes de base pour vivre ensemble de manière pacifique. Ce modèle permet aux communautés en conflit de s’approprier les accords éventuels négociés au niveau national par les dirigeants et de les traduire en véritables engagements en faveur de la paix et de la prévention de futures violences et de conflits au sein de leurs communautés.

ACORD a piloté cette méthodologie au Burundi après le conflit et elle a obtenu le prix ‘Entrepreneuring Peace Change-makers Innovation Award' pour son action en faveur de la paix en 2007. Depuis lors, ACORD a étendu l’application de ce modèle au Kenya, au Burundi et dans le nord de l’Ouganda.

Étude de cas - Négocier la paix entre les communautés en conflit au Kenya

Après les violences qui ont suivi les élections au Kenya et qui ont fait plus d’un millier de morts, un contrat social communautaire a été signé le 21 novembre 2008 entre les deux communautés des districts de Sotik et de Borabu lors d’une cérémonie organisée pour symboliser la transition entre une période marquée par un conflit ethnique prolongé et une nouvelle ère de coexistence pacifique.

Ce pacte a constitué un tournant vers l’unité et le développement entre les deux communautés. Cette signature faisait partie d’un projet coordonné par ACORD et par l’Association de producteurs de céréales (Cereal Growers Association-CGA), dont l’objectif était de créer un espace de dialogue et de réconciliation entre les communautés. Au cours de la cérémonie, sous le thème "Umoja ni Nguvu" en Swahili (L’union fait la force), la signature du « traité » de paix par les communautés concernées a été accompagnée d’un repas partagé et par un match amical de football suivi de danses et de musiques traditionnelles. À droite : Les responsables locaux de Sotik et de Borabu, dans l’ouest du Kenya ont signé le contrat de paix sociale communautaire.

Les violences qui ont suivi les élections de décembre 2007 ont pris des proportions considérables. De nombreuses vies ont été perdues, les habitations, les champs et de nombreux biens ont été détruits et près de 500 000 personnes ont été déplacées. Le secteur agricole a été gravement touché, du fait que les agriculteurs n’ont pas pu participer à la saison des semis, de peur d’être attaqués.

Ronal Okemo, un des facilitateurs de la paix raconte : « Au cours des séances de dialogue, les gens sont venus spontanément partager leur expérience personnelle pendant les violences. Même si la situation s’est considérablement améliorée, les ménages continuent d’en subir les conséquences de plein fouet, car le prix des aliments demeure élevé. Par exemple, une boîte de haricots qui coûtait 20 shillings avant les troubles coûte actuellement plus de 80 shillings ».

Grâce à des financements d’Oxfam Hong Kong, ACORD a lancé la phase de reconstruction avec la distribution d’engrais et de semences de maïs à 1000 ménages particulièrement touchés. Chaque ménage a reçu 25 kgs d’engrais et 5 kgs de semences de maïs.