Ouagadougou�: Formation � l’intention des agriculteurs

Plus de 60 participants se sont retrouvés à l’hôtel des Conférences Ouind Yidé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour un atelier de formation de formateurs organisé par ACORD. Ce forum a rassemblé des réseaux de fermiers et des organisations de base en provenance de sous-régions de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC).

L’atelier s’est tenu du 26 au 30 juillet 2010 et il a suivi une autre rencontre organisée au Kenya en juin à l’intention d’agriculteurs anglophones. L’objectif de l’atelier était d’améliorer les connaissances des petits exploitants et des petits éleveurs sur les méthodes et les pratiques de production agricole ou animale ainsi que la gestion durable des terres et des ressources en eau. Cette formation devait fournir de meilleures compétences à ces agriculteurs et éleveurs afin qu’ils puissent accéder plus facilement aux marchés agricoles.

En outre, la formation devait également renforcer les capacités des organisations regroupant de petits exploitants et de petits éleveurs, afin qu’elles puissent élaborer et diffuser les informations et les pratiques agricoles parmi leurs membres et être en mesure de participer au Processus d’ensemble au niveau continental pour le développement de l’agriculture et dans les contrats de partage de la production prônés par l’Union Africaine.

La formation portait essentiellement sur des aspects comme la production agricole et animale, le développement des compétences dans le marketing, la gestion des terres et des ressources en eau, les fondements économiques et l’analyse budgétaire en matière de gouvernance, la mobilisation en faveur des politiques et les outils disponibles à cette fin, de même que le cadre d’évaluation de la souveraineté alimentaire et les questions liées au genre.

Des outils d’évaluation des besoins avaient été distribués aux organisations et aux réseaux d’exploitants en vue d’améliorer leurs capacités et identifier les besoins spécifiques pour guider les différents modules de formation. Des stratégies soigneusement élaborées avaient été formulées en vue d’une collaboration étroite avec les gouvernements et les institutions intergouvernementales, notamment les autorités nationales et les ministères, ainsi que les agences concernées comme la FAO et l’Union Africaine.

Bien que l’agriculture joue un rôle prépondérant dans la plupart des économies africaines, ses résultats ont été insuffisants dans l’ensemble, durant les quatre dernières décennies, et on assisté à une aggravation de la faim, des situations d’insécurité alimentaire chronique, de pauvreté et la propagation du VIH/SIDA. Les femmes sont le pilier de cette activité ; elles constituent plus de 60% de la force de travail et s’occupent de plus de 90% des exploitations agricoles. Et pourtant, elles n’ont que des droits limités en ce qui concerne l’accès, le contrôle et la propriété des ressources naturelles, en particulier la terre.

Il va sans doute que l’agriculture et l’élevage sont des secteurs clés qui assurent les moyens d’existence et représentent 80% des emplois dans les zones rurales.

« Il faudrait que les cadres d’orientation s’accompagnent de bonnes pratiques », ont estimé les participants.

Members of ACORD's delegation build momentum ahead of the sessionsLes membres de la délégation d’ACORD favorisent les discussions avant les sessions. C’est pour cela que la restructuration de la productivité agricole en Afrique subsaharienne exige une approche qui combine une formulation efficace et solide des orientations avec des activités pratiques et tangibles, notamment le renforcement des capacités locales en vue de faire face à la dynamique de production au niveau de l’exploitation elle-même et aux changements dans les marchés. Ces questions ont été longuement soulignées durant les cinq jours qu’a duré l’atelier de formation.

Dans leur présentation, les participants représentant les communautés agro-pastorales ont indiqué que le manque d’intégration des questions liées au genre dans les cadres d’orientation agricole et pastorale constituait un obstacle à la mise en oeuvre efficace des pratiques devant déboucher sur la souveraineté alimentaire. Le groupe agro-pastoral a également souligné les contraintes socioculturelles et politiques suivantes :

- L’écart entre la recherche et la production (qui fait que les agriculteurs ne reçoivent pas les semences améliorées et le fumier non nuisible à l’écosystème) ;

- Non respect du calendrier par les producteurs agricoles et diffusion tardive du calendrier par les services compétents du Gouvernement national ;

- Absence d’autonomie parmi les organisations de fermiers et insuffisance des infrastructures.

Durant les discussions, plusieurs possibilités ont été identifiées par les différentes délégations d’agriculteurs et d’éleveurs présentes. Les points suivants ont été mis sur la table :

- Dans l’ensemble, il existe un environnement favorable en ce qui concerne les politiques agricoles et les réglementations en Afrique de l’Ouest et celles-ci sont redéfinies peu à peu en vue de faciliter la production agricole, notamment les ajustements institutionnels, les stratégies et les programmes de développement rural comme le PPDAA et ECOWAP.

- Les dirigeants des réseaux de producteurs agricoles ont été invités par les gouvernements à participer aux processus de planification aux niveaux national et régional et les producteurs peuvent tirer parti des journées nationales qui attirent l’attention sur les pratiques agricoles.

En guise de suivi à cette formation, ACORD, en collaboration avec ses partenaires, envisage de mettre en place des méthodes avancées pour la conception et l’exécution du deuxième niveau de formation spécialement conçu pour les organisations de petits exploitants et de petits éleveurs avec un accent particulier sur les politiques agricoles. Cela suppose qu’il faudra y inclure des informations sur la production agricole ou animale, une commercialisation efficiente et la gestion des terres et des ressources en eau.

Enfin, des formations à grande échelle seront organisées au niveau régional et panafricain en vue de rassembler les organisations de fermiers et d’éleveurs ainsi que les communautés économiques régionales et l’Union Africaine afin que les participants puissent comprendre le processus continental de développement de l’agriculture en Afrique et y participer.

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